Gardons en tête la commotion cérébrale
Publié le : 2021-07-14
par Mathieu Côté, physiothérapeute
À l’été, nous en profitons pour sortir les vélos, bondir sur les trampolines et s’amuser dans l’eau! Nous ne sommes malheureusement pas à l’abri d’un incident impliquant un contact à la tête. Voici tout ce qu’il faut savoir sur la commotion cérébrale afin de bien la dépister.
Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale (TCC léger)?
Une commotion cérébrale ou traumatisme crânio-cérébral léger est un processus physiopathologique complexe touchant le cerveau à la suite d’un impact direct (coup à la tête, au visage ou au cou) ou indirect (chute sur les fesses ou mouvement brusque entraînant une secousse du cerveau dans la boîte crânienne).
Elle ne peut habituellement être détectée par les tests d’imageries (radiographie, résonance magnétique, TACO, etc.) et n’implique pas nécessairement une perte de conscience.
Souvent, un ou plusieurs symptômes apparaissent rapidement suite au traumatisme: ils sont de courte durée et se résolvent spontanément ou graduellement. Parfois, les symptômes peuvent apparaître plus tardivement: de quelques minutes à quelques heures, voire jusqu’à 48 heures après l’événement.
Les symptômes potentiels
Les principaux symptômes pouvant se manifester suite à une commotion cérébrale sont catégorisés dans 3 sphères:
PHYSIQUES
Maux de tête
Étourdissements, problèmes d’équilibre
Nausées, vomissements
Fatigue, manque d’énergie
Perturbation du cycle du sommeil (insomnie, somnolence)
Problèmes de vision
Sensibilité au bruit et à la lumière
…
COGNITIVES
Se sentir au ralenti ou sur un nuage
Confusion, désorientation
Troubles de concentration et d’attention
Problèmes de mémoire
…
ÉMOTIVES
Émotions disproportionnées, humeur changeante
Agressivité
Irritabilité, tristesse
Anxiété, stress
…
Qui peut diagnostiquer une commotion cérébrale?
Le diagnostic de commotion cérébrale est légalement réservé au médecin. Cependant, tout individu (parent, ami, entraîneur, arbitre, coéquipier, collègue,...) peut la suspecter. Un professionnel de la santé qualifié peut donc détecter la commotion et assurer la bonne gestion d’un retour sécuritaire à l’apprentissage, au travail et au sport.
Quoi faire lorsqu’on soupçonne une commotion?
Toujours retirer immédiatement la personne de l’activité ou la situation à risque.
Elle doit toujours être accompagnée durant les premières 24 heures.
Consulter un professionnel qualifié dans le suivi des commotions cérébrales (médecin, physiothérapeute, …) dans les jours suivants (idéalement le jour même ou le lendemain).
Éviter la prise de médication analgésique et/ou anti-inflammatoire qui masquerait les symptômes (Tylenol ,Advil, …).
Éviter la conduite automobile, la prise d’alcool/drogues ou de stimulants (café, thé, boissons énergisantes, ...).
Quand appeler l’ambulance?
• Douleur ou sensibilité importante au cou
• Maux de tête sévères ou s’intensifiant
• Vomissements répétés
• Crise épileptique ou convulsions
• Vision double
• Perte de conscience ou détérioration de l’état de conscience
• Confusion, irritabilité, agitation ou agressivité croissante
• Faiblesse,fourmillements ou brûlure dans les bras ou les jambes
• Changement de personnalité (ne semble plus être lui-même)
• Langage incohérent ou difficulté à articuler
En cas de doute, contactez le 811.
Bref, il est complètement faux de penser que la commotion se résume et doit inclure le mal de tête, encore moins la perte de conscience. Il faut reconnaître cependant que chez plus de 80% des adultes souffrant d’une commotion cérébrale, ces symptômes se résorbent à l’intérieur des trois premières semaines à l’aide d’une bonne prise en charge. Notre priorité réside donc chez ceux présentant des drapeaux rouges dans les premières heures ou ceux souffrant de séquelles à moyen/long terme (syndrome chronique post-commotionnel).
Les physiothérapeutes de Biokin demeurent à votre entière disposition afin de répondre à vos questions et vous accompagner dans la récupération suite à une commotion cérébrale.